Lucie, 23 ans, ne voit plus grand chose de l'oeil G.

Bonjour,

Je m'appelle Lucie, je viens de prendre connaissance de ce forum, décidément à chaque pathologie son forum . C'est très pratique. Je reprends la grille de présentation de Benoît :



1. Quel est votre âge, depuis quand avez-vous des corps flottants ?

J'ai 23 ans, j'ai des CFs depuis 3 ans environ.


2. Combien en voyez-vous, et dans quel oeil cela a t-il commencé ?

Il m'est impossible de dire "combien". Mes corps flottants se situent uniquement dans l'oeil gauche.
Chronologie --> Au tout début, il y en avait 1 ou 2 et je m'amusais avec . Ensuite, ils étaient plus nombreux et m'embêtaient pour la lecture car assez gros et pile dans l'axe de vision. Un ou deux se sont ajoutés et j'ai fini par aller consulter.
Cette année (2012), non seulement ils se sont multipliés mais j'ai un gros nuage flou qui bouche tout, je ne vois plus grand chose . Cet œil ne peut plus lire même des caractères énormes, je ne reconnais pas les visages . Je songe donc à une deuxième consultation.


3. Avez-vous consulté, quelles réponses vous a t-on faites ?

Oui, j'ai consulté et à ce moment là c'était un bon paquet mais en les bougeant un peu j’arrivais à voir bien bien net pendant 1 demi seconde. L'ophtalmo m'a dit que ça ne se guérissait pas (sauf au laser pour les cas extrêmes mais c'est dangereux) et m'a dit que je n'avait pas de chance parce que c'était pile dans l'axe de la vision.


4. Avez-vous essayé un traitement, si oui lequel, et pour quel résultat ?

Non, aucun.

5. Souffrez-vous d'autres pathologies : acouphènes, problèmes de circulation sanguine... ?

Aucune.

6. Comment vivez-vous vos corps flottants au quotidien ? (la question à 10 000 dollars)

Ayant un œil droit qui voit parfaitement, je vis plutôt normalement. Pour lire de façon prolongée, je mets un bandeau sur mon œil "malade" pour être plus tranquille (un smiley rien que pour moi !). Je ferme l'oeil quand je lis de façon prolongée sur écran et quand je suis dehors quand il y a une forte luminosité.

Le souci principal n'est pas cela, c'est ma perte d'évaluation des distances. Vous le savez peut être mais pour situer des objets dans l'espace 3D il faut les deux yeux. Si vous fermez un œil ou s'il est très défaillant, vous avez du mal à savoir quand votre main ou votre instrument va toucher sa cible. Pour conduire ça me fait un peu peur je ne sais pas si c'est dangereux (j'ai mon permis mais pas de voiture alors je n'ai pas essayé).

Pour ce qui concerne le moral ça va très bien. Je pars du principe qu'on est quasiment tous atteint de quelque chose et que y'a largement pire (ma mère algodystrophie dans le genou, ma sœur et mon père sclérose en plaques, mon frère maladie d'Hodgkin (sorte de cancer), mon oncle tumeur au cerveau...). Je risque d'en baver bien plus si mon deuxième œil fini par être atteint et que je dois marcher avec une canne mais ça reste cool comme souci de santé (aucune douleur par exemple).
Je suis croyante aussi, ce qui fait que je prends les choses avec encore plus de recul. C'est difficile à expliquer mais j'essaye : je pense que ce serait vraiment le comble de l'ingratitude envers mon créateur si je râlais alors que je marche, je parle, j'ai ma raison, je mange à ma faim, personne n'en veut à ma vie etc. C'est ma façon de penser, je ne vous juge pas si vous vous plaignez, c'est compréhensible aussi. Je me dois d'expliquer ça parce que ça explique pas mal mon état d'esprit et pourquoi je le vis très bien malgré une gêne assez importante.


Voilà, c'est déjà bien long je vais m'arrêter là !

Bonjour et bienvenue Lucie.

Ton œil gauche est en effet bien atteint. Dans des cas comme ça seule la vitrectomie peut solutionner les choses.
Des cas comme le tien me font encore plus relativiser le mien : j'en ai aux 2 yeux mais vraiment petits et ne me gênent que dans certaines conditions. Je peux conduire, lire...

Cette pathologie a surtout des répercutions psychologiques. Si le moral va on peut très bien vivre avec normalement. C'est en gros mon cas et également le tien aussi.

Bonjour lucie et Zanto !!

Tout d'abord, j ai beaucoup d'admiration pour Lucie ! admiration par le courage que tu as pour supporter cette situation .Même si notre Créateur t"aide , j avoue que tu as beaucoup de courage !
Mais , je comprends pas pourquoi ton opthalmo ne te propose rien , je pense à notamment à une vitrectomie qui dans ton cas semble être justifiée ! (la vitrectomie est proposée pour les gens souffrant de corps flottants invalidents )
En attendant, je te salue et te dis peut être à bientôt !!
Olivier

Coucou Lucie,
Quel courage et quelle philosophie de vie!!!
Cependant il convient de consulter à nouveau et d'évoquer avec ton ophtalmo la vitrectomie car
ce que tu décris est handicapant. Ta vision est lourdement altérée.
Renseigne toi sur le vitrectomie.
Bises
Valou

Merci Zanto, Oliver, et Valou c'est sympa !

Pour la "vitrectomie" effectivement, faut que je me renseigne, ça ne peut que s'améliorer vu qu'il fait plus me gêner que me servir ! à voir, en plus il y a des sujets dessus sur le forum.
Et si mon ophtalmo n'a rien dit, c'est parce que à ce moment là ce n'était pas trop grave.

Je vous tiens au courant (m'enfin pour avoir un RDV chez un ophtalmo c'est loooooong )

Merci sylvie pour ce témoignage
effectivement, il y a plus grave...en me rendant chez le docteur mehel a nantes pour les CFS, j 'ai appris que j avais un kératocone debutant...mes priorités ont donc changé
Tres croyant aussi, je prends cela comme une petite épreuve et j espere que ma vue s meliorera
Tout est relatif comme on dit

(c'est Lucie, pas Sylvie)
C'est quoi "un kératocone debutant"

Tu place l'espoir sur le fait que ça s'améliorera peut être et je me rend compte que je n'y pense pas assez. C'est un bon rappel pour moi, je suis plus dans une phase d'acceptation et de remise en question en pensant à "et si ça s'aggravait ?", il faudrait que je passe à la phase "et si ça s'améliorait ?" tout simplement.
Même en étant croyants, on ne demande pas assez d'aide à Celui qui nous a créé et qui a pouvoir sur tout. Parce qu'on ne Le connait pas assez malheureusement... j'y travaille!

Salut tout le monde , salut Lucie !

Lucie , tu dis avoir super bon moral ! Là , je suis scotché , mais dis moi dans la vie de tous les jours , comme fais tu ?? je pense au boulot (si tu travailles) , regarder la TV, Informatique ....
Moi qui me plaint de mes cfs ..... je devrais me taire !
Je voudrais avoir ta recette pour avoir le moral comme ça , car moi dés qu il y a un rayon de soleil le moral baisse .... et ras le bol de voir tous ces parasites !!

Bon bref , si tu veux en discuter pas de probleme !!

Bon courrage Olivier

Hihi, la recette ?

Je veux bien en parler, c'est un sujet important au risque de passer pour une prosélyte.

Oui, je travaille, je suis enseignante entre autre (travail sur un tableau blanc!) mais comme je suis dans l'action je n'y pense pas trop enfait. Je suis beaucoup sur écran (internet) et ça me fatigue quand même pas mal, le bandeau que je mets sur mon oeil n'est pas une bonne solution c'est désagréable il faut que je trouve un meilleur système...

Oui c'est embêtant, c'est vrai !

Ma recette tient vraiment dans le sens que j'attribue à la vie. ça me serait arrivé il y a 4 ans quand j'étais athée, j'aurais vraiment accusé le coup et sans doute un peu déprimé. Mais je suis devenue croyante (ça fait 3 ans), quelques mois avant l'apparition de mes CFs.

"Le sens de la vie" tout réside là selon moi. (je suis obligée de caricaturer, sinon mon message sera trop long)

1) L'athée va avoir pour but dans la vie le bonheur, le plaisir, le bien-être. Il est dans l'angoisse de tout ce qui peut l'empêcher d'atteindre cet objectif et la santé constitue un bel obstacle. On peut même entendre "vie gâchée" --> sous entendu, "objectif de vie inaccessible".

2) Le croyant (pas tous j'ai remarqué, ça doit dépendre des religions, je les connait pas toutes) va avoir pour objectif le bonheur aussi mais pour lui le bonheur = le paradis (après cette vie éphémère). Donc sa vie va consister à se battre pour gagner cette vie future.
Comment la gagner ? Entre autre réussir les épreuves.

Un exemple venant des textes : « Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire: "Nous croyons !" sans les éprouver? »

On peut être éprouvé dans la perte d'un proche, dans la pauvreté, dans la santé etc. Les épreuves vont faire de toi un vrai soldat, quelqu'un qui va résister à tout qui va garder le cap et rester reconnaissant envers son créateur.


Je peux même citer un autre texte qui illustre très bien l'idée (j'invente rien dans tout ça) :
" L'affaire du croyant est étonnante, tout ce qui lui arrive est un bien pour lui.
S'il lui arrive une chose qui le réjouit et qu’il remercie [Dieu], c'est un bien pour lui ;
Et s'il lui arrive un mal et qu'il patiente [pour Dieu], c'est un bien pour lui.
Et ceci n'est que pour le croyant"

Un sage a dit aussi à propos d'une maladie :
"La douceur de sa récompense m'a fait oublié l'amertume de sa douleur "


Ma recette est donc dans la spiritualité, mais cela dit, j'ai été témoin de gens qui ne sont pas du tout croyants et qui se battent comme des lions contre le cancer et qui sont super positifs, faudrait leur demander ce qui les motive c'est très intéressant !

Merci Lucie, que c'est bien de lire ses pensées sans les avoir écrites au préalable

Lucie,

Ton témoignage vient apporte un vent d'originalité sur ce forum. La religion est devenu de nos jours un sujet tabou. Toi, tu en parles sans retenu. Tu as trouvé ton chemin et je t'en félicite.

A vrai dire, la religion je ne pratique pas, ou plus pour être exact. Lassé d'avoir honte d'être catholique, lassé d'avoir honte d'être fils d'un père musulman. En fait, j'adère plus a la philosophie de Woody Allen :
"ca serait vraiment plus simple que chaque être humain utilise le numéro de téléphone portable de Dieu et se démerde en direct avec lui..."
Je constate cependant qu'en disparaissant de notre société ces dernières decennies, la religion a entrainer beaucoup d'autre chose dans sa chute, a commencer par son soutien indispensable a l'éducation. J'ai d'ailleurs fait mon éducation dans une école de Soeurs et j'y ai appris des valeurs morales qui se font rares de nos jours, et dont je m'éloigne avec les années. Maintenant, me voilà planificateur financier. Me voilà ambitieux, désireux de réussir ma carrière et de gagner beaucoup d'argent. Alors il est un peu hypocrite de ma part de pleurer les valeurs de la religion tant ma vie au quotidien en est loin

Merci pour ton témoignage et meilleures salutations

Alex H

Bonjour Alex,

Oui, effectivement la religion est un sujet tabou aujourd'hui, on vit dans un paradigme moderniste, scientiste, positiviste (peu importe comment on l'appelle), où l'on oppose la raison à la foi. C'est quand j'ai appris que les deux ne s'opposaient pas et qu'il existait de grands scientifiques croyants que j'ai commencé à comprendre et à "dédiaboliser la religion". Et puis sans parler des caricatures (qui existent bien) de religieux qui sont bien mis en avant dans les médias

""ca serait vraiment plus simple que chaque être humain utilise le numéro de téléphone portable de Dieu et se démerde en direct avec lui...""

Pour moi c'est la définition de la prière , on pense souvent que pratiquer une religion c'est la faire sortir du privé, aller dans un endroit de culte, etc. Ce qui est fondamental dans la relation à son créateur est enfait très personnel et très privé. Ce qui à l'air de coller avec la vision "Woody Allen".

L'âme a besoin de s'élever, de se nourrir. Si on nourrit que son corps (ce qui est matériel) elle s’atrophie et se rabaisse tellement qu'on a du mal à la relever. et même le corps accuse le coup. Pour la nourrir, il faut bien agir un peu, à commencer par la lecture d'ouvrages à portée spirituelle. On ne peut pas progresser dans la connaissance de notre créateur tout seul, je suis convaincue qu'il faut en revenir aux révélations et aux écrits des gens sages qui les ont suivies. On a un bel esprit critique on sait qu fond de nous ce qui est bon ou pas.

Quelle belle nourriture, vraiment, que la lecture, il vous pousse une force que vous ne soupçonniez pas. Vous ressentez à la fois votre médiocrité personnelle (ce qui est angoissant) mais aussi l'espoir incroyable de pouvoir y remédier (ce qui est formidable).

Et ça peut se faire en lien direct, tout seul sans que personne ne sache, où l'on embête personne avec ça.

Je pense au contraire que ce n'est pas du tout hypocrite de votre part, en tant que planificateur financier, de regretter certaines choses que la religion maintenait et qui ne sont plus de ce monde. Justement vous êtes bien placé pour vous rendre compte des choses qui ne vont pas. Être lucide c'est avoir fait un grand bout de chemin je trouve.

Tu me rappelles soudain que je dois dessiner un truc sur l'illimitude matricielle comme l'exprime ma petite (virtuelle) Sandroane, ça fait des semaines que je traine ce concept en tête sans le creuser ni l'appliquer... car ça reste un délire qui au final n'en est pas un...

J'ai parlé spiritualité sur ce forum, et moi j'ai eu une fin de non recevoir en disant que la cause de mes corps flottants était -pour ma part- karmique... Pourtant ai-je à douter de ce que l'esprit supérieur de mon frère lui a dit ?

Non, bien sûr que non. Cae corps physique est lié au corps éthérique, mais aussi et surtout au corps astral (d'où l'influence de nôtre karma sur quelque maladie que ce soit). Par exemple la cause de la migraine se situe au niveau éthérique, un bon magnétiseur peut définitivement guérir ça en quelques minutes...

Quand tu parles de démarche spirituelle, moi je réponds à cela que nous sommes des esprits expérimentant la matière, alors la spiritualité fait partie de nous. la nier c'est se nier soi-même.

La notion de pensée créatrice revient beaucoup ces dernières années, au-travers de Neale Donald Walsch, de Gregg Braden, ou encore dans la notion de synchronicité... Elle est là nôtre démarche spirituelle : la conscience du pouvoir illimité que nous avons dans cette matrice. Sauf qu'on y croit pas, car c'est trop beau, trop "magique" pour être vrai.

Et si la plupart d'entre nous se désespèrent face aux corps flottants, ou face tout autre maladie pénible, c'est parce que l'énergie mentale à mettre pour dire "ça va, ça s'améliore" est dix fois, cent fois, mille fois plus importante à dépenser que celle "ça va pas, ça s'aggrave encore et encore"

Le dépassement de la pensée derrière la pensée, derrière la pensée...etc... soit la pensée racine, c'est ça qui fait prendre le dessus sur le mal-être et la maladie... Moi j'y suis pas encore arrivé... Mais je te dis bravo, car tu sembles la tenir cette pensée créatrice positive.

La prière c'est dire merci pour quelque chose qu'on a pas encore. C'est cela qui la rend si difficile.

"Et si la plupart d'entre nous se désespèrent face aux corps flottants, ou face tout autre maladie pénible, c'est parce que l'énergie mentale à mettre pour dire "ça va, ça s'améliore" est dix fois, cent fois, mille fois plus importante à dépenser que celle "ça va pas, ça s'aggrave encore et encore""

Très intéressant.
Je pense aussi que pour avoir la démarche "ça va, ça s'améliore" ou "c'est pas si grave y'a pire" il faut une motivation qui tire vers l'avant. ça ne peut pas se faire tout seul à la seule force de caractère. Soit on adopte cette philosophie pour apparaitre comme quelqu'un de fort (et c'est même pas encouragé par notre société qui pousse plutôt à ce qu'on pleure les malheurs), soit une motivation très personnelle qui se rapporte à quelque chose que l'on peut nommer la foi.

"c'est ça qui fait prendre le dessus sur le mal-être et la maladie... Moi j'y suis pas encore arrivé... Mais je te dis bravo, car tu sembles la tenir cette pensée créatrice positive. "

merci, mais je ne vois pas de mérite personnel à l'avoir trouvé, c'est à la portée de tous

"La prière c'est dire merci pour quelque chose qu'on a pas encore. C'est cela qui la rend si difficile.""

Ce qui la rend difficile je pense que c'est le fait de reconnaitre que tout est entre les mains de Dieu et que ce monde matériel n'est pas sur-puissant, il ne peut pas tout. C'est dur à admettre pour des personnes qui ont été élevés à l'école de la République et au son de cloche des parents soixantehuitards comme j'ai eu c'est une vision qui n'est pas du tout à la mode.

La prière je dirais que c'est dire merci pour toutes les choses qu'on a encore. C'est un merci aussi pour ce qui ne va pas. Avoir une grande épreuve, une douleur ou une maladie ça agrandit la foi. On est moins insouciants, on se rapproche de Dieu.

Si je ne l'avais pas lu, si ça ne m'avait pas réveillé je ne résonnerais pas comme ça. Je médite sur les textes que je crois être la parole de Dieu, simplement.
"11. Il en est parmi les gens qui adorent Dieu marginalement. S’il leur arrive un bien, ils s’en tranquillisent, et s’il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de l’ici-bas et de l’au-delà. Telle est la perte évidente!

"Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Dieu qui sait, alors que vous ne savez pas."

J'en tire des enseignements, je prends cela comme le manuel d'une bonne vie.
La meilleure façon de demander de l'aide à Dieu serait de lui demander de nous guérir ou de les enlever, si c'est un bien pour nous, sinon de les laisser.
Facile à dire mais dur de le penser sincèrement