Bonjour Isa, ton message me va droit au coeur car je ressens le même "degré" de désespoir que toi et la même gêne terrible qui nous fait fuir des tas de situations... Lorsque je dois sortir, je suis triste et me sens "condamnée" à ma souffrance, car je sais que DEHORS va me renvoyer en pleine face et en permanence ces horribles images que sont les CF.
Quand, après une simple balade par exemple, on se rend compte que seul ce sentiment d'accablement perdure, c'est que nous avons dépassé notre seuil de tolérance... on a envie de fuir pour ne plus voir ça, et ce n'est pas normal.
Le profond malaise que nous ressentons doit une fois pour toutes ôter de la bouche de la majorité des ophtalmos leur terrible discours culpabilisants tels : VOUS ALLEZ VOUS HABITUER, LE CERVEAU FERA LE TRI, TOUT LE MONDE EN A... et j'en passe...
Et enfin prendre en compte notre souffrance, comprendre que notre quotidien est gâché, devient compliqué physiquement et psychologiquement, car on se sent diminué, amputé en quelque-sorte d'une vision qu'on espère à peu près correcte.
C'est bien d'avoir entamé une psychothérapie. Moi même je commence dans quelques jours, je n'ai plus que cette alternative pour supporter cette déchéance.
Alors oui, je te comprends, et bien d'autres qui te liront également.
Je te souhaite bon courage, d'être bien entourée, d'être bien écoutée par ton ophtalmo, et de bien réfléchir aussi sur la vitrectomie. Je comprends ta douleur et comprends que lorsque l'on a épuisé toutes les possiblités, on en vienne à cette solution.
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A bientôt
Artmonie